Data / Tactique : l’analyse d’ASSE – Reims

Comment ne pas être agacé, à qui rejeter la faute ? Cet ASSE – Reims est une nouvelle débacle collective d’une équipe qui n’en est plus vraiment une. Faible physiquement, fragile mentalement, pas aidée tactiquement et abyssale techniquement. L’ASSE y va tout droit, et même si l’espoir doit perdurer, la prestation fournie nous donne le droit d’en douter.

Tout a encore grillé

L’ASSE, c’est un filament, il brille quand on l’allume en début de rencontre, mais comme une ampoule qui a fait son temps, l’ASSE a peut-être fait son temps en Ligue 1, le filament casse. Après Lens, Marseille, Monaco, Lorient, Nice ou encore Paris et donc maintenant Reims. Sur cette phase retour, l’ASSE a donc laissé partir 21 points en deuxième mi-temps. Même si l’on peut concevoir de perdre des points contre 5 des 7 équipes citées, en perdre 3 est beaucoup plus compliqué, surtout quand l’erreur se répète et le problème n’est pas que physique, il est aussi tactique. Pascal Dupraz s’est une nouvelle fois fait berner ce samedi, qui plus est par un ancien de la maison Oscar Garcia dont certains oublient ses capacités de technicien en le mettant derrière des prestations parfois peu abouties ou cauchemardesques sur le plan sportif, pas toujours aidé par des directions au-dessus de lui peu conciliante. La preuve en est, Reims s’est solidement sauvé, proposant un jeu vers l’avant avec un joli développement de jeunes comme Kebbal, Touré, Ekitike. Samedi, Garcia a gagné en exécutant un plan parfait : un bloc médian avec un marquage individuel sur le porteur de balle même après que celui-ci ait lâché sa balle pour éviter un dédoublement de passes, une projection vers l’avant avec de longs ballons dans l’espace laissé entre les pistons et les centraux excentrés. Le premier but est un modèle d’action, cassant un pressing stéphanois catastrophique, relance courte pour fixer le bloc haut et donner un maximum de verticalité. Sans appel. Le deuxième but sera exactement le même, avec une touche de laxisme défensif encore plus spectaculaire et un Eliaquim Mangala impuissant à cause d’un énième carton rouge qui l’empêche de se jeter pour éviter le pire. 

La tête qui tourne

L’expression prend tout son sens pour nos Verts dans tous les domaines : physiquement, la prestation à nouveau catastrophique et la question devra se poser aussi du staff médical et physique de l’ASSE avec un nombre de blessures et une condition des joueurs déplorable. Même Joris Gnagnon ne semblait pas avoir perdu un gramme en 4 mois au club… Mentalement, on ne sait pas si les joueurs sont plus atteint par leur niveau effrayant ou par la situation du club dans lequel il joue. Oscar Garcia lui, a profité de ces maux de tête pour en donner également à Pascal Dupraz. Dès la trentième minute de jeu, l’entraîneur rémois passe son équipe d’un 4-1-4-1 à un 3-5-2 à plat. Coup tactique réussi, les Verts se sont perdus après ce changement. Sur les 60 dernières minutes de la rencontre, l’ASSE a concédé 15 tirs, perdu 20 duels (8 tirs concédés et 7 duels perdus après le deuxième but rémois contre seulement 4 tirs tentés), c’est à se demander qui avait envie d’aller chercher le maintien et qui était mené au score. Symptôme absolu de ce changement tactique qui a fait perdre la tête à l’ASSE, nous vous laissons sur la heatmap de Mahdi Camara, censé joué en double pivot axial. Sans commentaire.

Il reste maintenant 90 minutes (au minimum) à l’ASSE pour se sauver. Les joueurs devront tout donner, bien plus que 30 minutes comme ce samedi ou bien le filament sera définitivement rompu avec la Ligue 1, mais certainement aussi avec son public.