Data / Tactique : l’analyse de Rennes – ASSE
Chaque après-match, l’impression est la même, l’inquiétude est forte. Comment bien analyser un match, si tant est qu’il y en ait eu un, tant l’affrontement a semblé à sens unique à un moment, lorsque les Verts n’avaient le ballon que 18 % du temps ? Ce Rennes – ASSE laisse plus de questions à nouveau que de réponses. Et comme à l’école, lorsque l’on ne répond pas aux questions, la note est salée.
Un bloc qui bloque
Le jeu de mots est peut être simple, mais c’est bien le ressenti que l’on peut avoir en visualisant cette rencontre. Certes, le choix de Pascal Dupraz peut paraître cohérent au premier abord. Rennes est l’équipe la plus efficace de Ligue 1 dans le jeu, les Verts sont en manque de confiance et prennent l’eau défensivement. L’idée d’un bloc bas est loin d’être une idée saugrenue. Toutefois, l’animation de celui-ci n’est pas digne d’une équipe qui veut croire à quelque chose. Subir sans presser, ne pas tenter ou ne pas réussir à conserver le ballon à sa sortie, c’est ici que le technicien a tout faux. L’ASSE, a-t-elle cherchée à jouer le nul ? Pas nécessairement lorsque l’on voit les états d’esprit, notamment d’un Adil Aouchiche qui montre à ses détracteurs qu’il est bien capable d’animer le jeu offensif des Verts ou d’un Denis Bouanga en colère sur cette même animation du bloc bas. La preuve en est stricte, Rennes a terminé le match avec 73 % de possession, faisant parcourir le ballon par la passe sur un total de 13 kilomètres, pendant que l’ASSE n’a réussi que 23,3 % de ses pressions défensives… Contre 32,5 % en moyenne. Un delta trop important quand on joue une telle équipe.
Aouchiche – Bouanga, dommage… collatéral
Si le bloc bas stéphanois a déçu les supporters stéphanois, il a aussi déçu un duo du soir : Adil Aouchiche et Denis Bouanga. Le premier a été titularisé, par défaut via l’absence de Wahbi Khazri, Romain Hamouma et de Ryad Boudebouz. Sa performance est une nouvelle fois à souligner sur cette rencontre. Volontaire défensivement (33 pressions tentées, plus que n’importe qui), bon dans ses choix, des prises d’initiatives pas toujours récompensées (frappe cadrée à la 39e minute de jeu, une seule perte de balle avec le ballon dans les pieds sur 36 touches de balle, 100 % des passes à sa destination ont été complétés, ce qui montre aussi l’intérêt et la qualité de ses déplacements.). Denis Bouanga était tout autant frustré, il l’a d’ailleurs confié à la presse. Sa frustration s’explique peut-être par un rendement efficace, mais un manque de ballons (39 ballons touchés seulement) qui lui ont empêché d’être décisif (malgré ses 4 tirs amenés par ses actions, 6 progressions balle au pied).
Une fois n’est pas coutume, l’AS Saint-Etienne s’est encore auto-sabordé, sans but contre son camp, mais avec des choix tactiques encore peu compréhensibles. Pascal Dupraz a 10 jours pour s’ajuster, trouver les bons leviers tactiques pour satisfaire ses joueurs, leur potentiel et sauver l’ASSE d’un éventuel barrage qui s’annonce déjà stressant.
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